3h09 de folies et de décadence : Babylon est sorti le 18 janvier 2023 en France !
Hollywood des années 1920, lieu d’excès et de folies, du cinéma sur le cinéma : voilà ce que Damien Chazelle nous donne à voir dans Babylon. Le réalisateur de La La Land s’est surpassé dans ce film, montrant l’âge d’or d’Hollywood grâce à un casting phénoménal et une ambiance vibrante.
Babylon ouvre sur une scène qui donne le ton du film : une fête décadente, mêlant tous les excès. Ce film montre l’envers du décors de l’industrie du cinéma. L’histoire retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood : le majestueux Jack Conrad incarné par Brad Pitt, la pétillante et folle Nellie LaRoy par Margot Robbie et le rusé et passionné Manuel Torres par la révélation de ce film, Diego Calva. Le spectacle en est chaotique, avec beaucoup de personnages et d’intrigues en même temps. On assiste à la chute de l’acteur démodé, le parcours compliqué du musicien afro-américain, la montée de la nouvelle starlette et j’en passe… L’enjeu de ce film est la transition que subit Hollywood à l'arrivée du cinéma parlant, une thématique qui fait un grand clin d’œil au célèbre Chantons sous la pluie.
Selon le réalisateur franco-américain, « Babylon est une lettre d’amour au cinéma et une missive violente contre Hollywood », on y trouve ainsi de nombreuses références cinématographiques qui plaisent au public comme celle à Phantom Thread ou Once Upon a Time in Hollywood.
On ne peut pas parler de Babylon sans évoquer la bande originale, la musique aussi brillante qu’entêtante de Justin Hurwitz. Le compositeur nous propose une mélodie originale qui revient sous toutes ses formes de manière envoûtante. Le clou du spectacle est plus que singulier, c’est un montage sur l’évolution du cinéma. Commençant avec le tout premier film jamais tourné, en passant par Charlie Chaplin, Le magicien d’Oz et Voyage dans la Lune, ce tourbillon d'images nous emmène jusqu’à Matrix, Jurassic Park et même Avatar.
Le seul point négatif que je retiens de ce film est qu’il peut parfois donner le tournis avec ses nombreux plans séquences. On pourrait se passer de certaines scènes vulgaires et dégoûtantes qui font malgré tout partie du tableau sans limite que Chazelles nous peint de Hollywood.
Pour résumer, le réalisateur mélange subtilement décadence et outrance, et Babylon jongle entre le majestueux et le vulgaire, le spectaculaire et le chaotique et même le sale.
Jeanne Fatome