Ancien élève de l’École alsacienne, Alexandre Saudinos a créé deux entreprises dans le milieu du septième art. Pour ce numéro, il a accepté de nous partager son parcours assez insolite et de nous faire découvrir l'univers de la « production virtuelle » au cinéma.
Graffiti : Bonjour Alexandre, merci de prendre le temps de discuter avec nous aujourd'hui. Pour commencer, pourriez-vous décrire/expliquer votre métier en quelques mots ?
Alexandre Saudinos : Bonjour Ines, c'est un plaisir d'être ici. Je suis cofondateur d'une société de production, Parallell Cinéma, et d'une société d'effets spéciaux sur écrans LED innovante, Neoset. Avec mon associé Jérémie Tondowski, nous voulions amener au cinéma français la technique de la « production virtuelle », qui permet de projeter les comédiens dans des décors lointains ou impossibles.
G. : Parlons un peu de votre parcours professionnel. Comment en êtes-vous arrivé là où vous êtes aujourd'hui ?
A. S. : J'ai fait sept ans de philosophie à Paris 1, puis j'ai tourné un court-métrage et ça a été l'électrochoc : j'ai tout laissé tomber pour faire du cinéma. J'écris et je réalise, mais j'utilise aussi beaucoup mes compétences de « geek ». J'ai eu l'occasion de créer une « chambre de réalité virtuelle sans casque » pour le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives ; puis j'ai eu l'idée de transposer cette technique au cinéma. Ça a donné Neoset.
G. : C'est une trajectoire intéressante. Qu'est-ce qui vous a motivé à choisir ce métier en particulier ?
A. S. : L'envie de raconter des histoires ! J'ai toujours écrit. Je me souviens de M. Hamon, mon professeur de français en 4e à l'École alsacienne, qui m'avait fait lire l’une de mes rédactions devant la classe. C'est devenu le scénario d'un de mes court-métrages, vingt ans plus tard…
G. : Une influence très marquante. Quelles sont les compétences primordiales pour travailler dans ce domaine à votre avis ?
A. S. : La créativité est une clé dans notre secteur, mais l’organisation joue un rôle essentiel. Travailler en tandem avec Jérémie Tondowski a renforcé nos compétences, et notre complémentarité est un atout majeur. J'ai un côté savant fou sympa enthousiaste, mais lui est une machine de guerre d'organisation !
G. : Vous avez mentionné apprécier la créativité, la recherche et le développement dans votre travail. Quels sont les aspects qui vous passionnent le plus dans ces domaines ?
A. S. : La possibilité constante d'innover pour rendre possible de raconter de nouvelles histoires. La créativité et la recherche sont des moteurs qui nous permettent d'explorer de nouvelles voies artistiques et de repousser les limites de ce qui est possible.
G. : Enfin, comment voyez-vous l'évolution actuelle du secteur professionnel ?
A.S. : Le secteur évolue rapidement avec l'intégration de l'IA. Cela a un impact significatif sur la manière dont nous abordons la production et la réalisation, introduisant de nouvelles perspectives et possibilités. Nous restons à la pointe de ces nouveaux outils pour continuer à innover.
