Comment la France pourra-t-elle réagir aux guerres du futur ? La Red Team a été créée en 2019 pour envisager les pires scénarios possibles, et ensuite adapter de nouvelles armes et de nouveaux équipements.
12 octobre 2045. Un attentat biologique est commis au cœur de Grande-City, alors que la ville est déjà ravagée par une crue centennale. L’armée française décide donc d’évacuer tous les habitants sur le continent. Ces derniers sont sous l’emprise de réalités alternatives, et vivent cette alerte sanitaire et le chaos climatique à travers leur prisme. La réalité alternative est une vie idéalisée, sans embûches, celle dont chacun rêve et que des micro-capteurs placés dans les yeux rendent soi-disant réelle.
Cette situation rend l’évacuation des habitants extrêmement difficile. En effet, chacun est enfermé dans sa bulle, et personne ne veut croire aux propos officiels donnés par l’armée. Certains se méfient même des soldats, tandis que beaucoup de fake news se propagent dans ces safe-zones.
C’est dans ce contexte post-apocalyptique, que la Red Team envisage les pires futurs possibles, pour essayer de contrer toutes les guerres potentiellement à venir. Cette équipe est composée d’une dizaine de personnes, principalement des auteurs de science-fiction, comme Laurent Genefor, mais on peut aussi y trouver un scénariste, un dessinateur (François Schuiten) et une designer. Tous s’occupent d’écrire des scénarios catastrophes, à charge ensuite pour l’armée de trouver une parade, en créant des armes nouvelles et de nouveaux équipements pour les soldats du futur.
L’idée de la Red Team n’est pas nouvelle : l’idée avait déjà été évoquée par les Américains sous la présidence de Ronald Reagan dans les années 1980. Si vous êtes intéressés par les travaux de l’équipe française, sachez que deux scénarios ont été dévoilés au public, mais que tous les autres resteront classés secret défense.
Concrètement, les armes du futur seront plus électroniques et indépendantes de l’homme. Il est probable que la guerre du futur puisse être 100% électronique, peut-être même sans perte humaine. C’est pour cela que la France envoie énormément de satellites, pour surveiller ses ennemis. Les drones aussi seront sans doute utilisés, et ils remplaceront les Rafales, ces puissants avions de chasse. Les robots iront aussi s’il le faut sur le champ de bataille, mais le soldat ne disparaîtra pas. Il aura de nombreux gadgets à sa disposition : radio, GPS, etc. Il pourra ainsi partager des informations, des photos ou des vidéos. Peut-être même le fantassin du futur aura-t-il à sa disposition un exosquelette, pour démultiplier sa force, le rendant capable de porter 40kg de charge pendant 5 heures, à une vitesse de 4km/h. Les ingénieurs ont également trouvé une parade pour repérer tout ennemi pendant la nuit : des jumelles à vision nocturne. Grâce à ces dernières, le soldat verra un ennemi à 5 km, et un char à 9 km, même dans la nuit noire.
Le soldat jouera toujours un rôle important dans les guerres du futur, malgré la place des nouvelles technologies. Mais leur utilisation n’est pas sans risque : les soldats pourraient en arriver à trop compter sur elles, perdant ainsi tout esprit d’initiative, ou se décourager de voir leur place occupée par une machine. Le futur est prometteur mais aussi inquiétant…
Louis Gonnard