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Les Petits Carnets de Graffiti : Coco Chanel

Ce nom, internationalement connu, est d’abord celui d’une jeune fille française aux yeux verts émeraude, Gabrielle. En août 1883, ce n’est pas seulement la naissance de Gabrielle, c’est aussi la naissance d’une artiste, révolutionnaire de la mode.


On connaît de manière assez peu précise l'enfance de Gabrielle, alias Coco. On sait cependant qu’elle  naît à l’hospice de Saumur, une commune dans les Pays de la Loire. Ses parents ne sont alors pas mariés, et ont déjà une fille, Julia-Berthe. Il se marient en 1884, et donnent naissance à Alphonse, Antoinette, Lucien et Augustin.

Gabrielle n’a que douze ans lors de la mort de sa mère en 1895. Cela l'affecte beaucoup, et elle éprouve un grand besoin d’affection de la part de son père. Malheureusement, ce besoin ne sera pas comblé, et en 1895, son père l’abandonne, ainsi que ses deux sœurs, dans un orphelinat en Corrèze. C’est dans cet orphelinat qu’elle apprendra la couture.


Lors de ses dix-huit ans, Gabrielle se réfugie chez sa tante pour échapper à un mariage forcée. C’est là qu’elle se perfectionne dans le métier de couseuse. Cette période restera un très mauvais souvenir pour Gabrielle. Vers les années 1910, Channel commence à fréquenter des lieux chics, et ses amis lui donnent le surnom “Coco”, car elle chante en boucle Qui qu’a vu Coco dans l’Trocadéro ?.

C’est pendant cette période qu’elle rencontre le fortuné Étienne Balsan, qui fut pendant un certain temps son compagnon. Étienne lui fera faire de belles rencontres, et découvrir l’univers de “la haute société”. Ils se séparent quelques mois plus tard, Coco est bouleversée. Pour penser à autre chose, elle commence à confectionner des tenues hors de la norme pour l’époque, en raccourcissant les robes, déplumant les chapeaux, ou libérant la taille, et en portant des pantalons.


Elle recommence à voir Arthur Capel, alias “Boy”, un homme d'affaires que lui avait fait rencontrer Étienne Balsan. C’est l’amour de sa vie. Ils emménagent à Paris, en 1910, ou Boy lui financera son premier magasin, Chanel Modes rue Cambon. Trois ans plus tard, de nouveau, Boy lui offre un local qui servira de boutique, à Deauville. C’est cette boutique qui marque le début du succès de Chanel.



En 1914, c’est la Grande Guerre ; Coco n’en souffrira pas vraiment. C’est à sa fin, en 1918, que l’artiste va connaître une certaine notoriété : elle ouvre une énorme maison de couture, avec plus de trois-cents couturières. En l’espace de quelques années, de petite paysanne elle est devenue reine de la capitale. Ses activités lui rapportent tellement de bénéfices qu’elle peut enfin rembourser Boy ; elle se marie alors avec lui. Malheureusement, fin 1919, ce dernier meurt dans un accident de voiture. Pour la première et la dernière fois, on la vit pleurer. 


Ou bien je meurs aussi, ou bien je continue ce que nous avons commencé

Elle continue. Elle continue à travailler. Elle continue à créer. Elle continue à masculiniser les vêtements féminins. Sa passion pour le baroque et les bijoux l'amène à rencontrer François Hugo, arrière-petit-fils du célèbre écrivain. Il lui dessine de faux bijoux pour habiller ses tenues.


En 1926, elle révolutionne encore une fois l’univers des vêtements en créant la petite robe noire. Noir, la couleur réservée aux employés de maison, ou aux deuils. Elle continue sur sa lancée, et lance même ses propres parfums. Elle cherche à créer “un parfum de femme à odeur de femme”.


En 1939, c’est de nouveau la guerre. Elle ferme sa maison de couture, et travaille uniquement sur ses parfums et bijoux. 

Cependant, la couturière a un rôle important dans cette guerre : travailler sur la paix séparée entre l’Allemagne et le Royaume-Uni.

À la fin de la guerre, accusée d’être une espionne pour le compte des nazis, Coco est interrogée par la police française. Ce moment de calvaire ne dure que deux heures : le Premier Ministre anglais, Winston Churchill, est l’un de ses amis, et va la faire libérer.


Après la guerre, elle décide de s’exiler à Lausanne, en Suisse. Elle y restera presque quinze ans, jusqu’en 1954 où elle retourne habiter dans la ville lumière. Elle y restera jusqu’à sa mort, le 10 janvier 1971. Elle est morte un dimanche, le seul jour de la semaine durant lequel elle ne travaillait pas. Son corps repose aujourd’hui à Lausanne.


Alexandre Barbaron

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