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Le bug de l'an 2000, une fin du monde qui n'a pas eu lieu

Ulysse Cygler

Il y a plus de 25 ans, le bug de l’an 2000 menaçait le monde. Tous les aspects de la vie moderne allaient être touchés. En janvier 1999, le Time Magazine a mis en une : « The end of the world !?! ». Des théories disaient qu’au passage à l’an 2000, les avions allaient s’écraser, les usines allaient s’arrêter, les télécommunications allaient s’interrompre. Ce bug a montré que, pour la première fois, l’homme ne contrôlait plus ses inventions. Et attention, un nouveau bug est attendu : le bug de l’an 2038.


Pour en savoir plus sur le bug de l’an 2000, j’ai interrogé Christian Saury, responsable des services informatiques de l’École alsacienne :


Graffiti. Bonjour, Monsieur Saury, comment expliquez-vous le bug de l’an 2000 ?

C. Saury. Le bug de l’an 2000 vient du début de l’informatique et de la difficulté à stocker les données. Le stockage était très cher et on essayait par tous les moyens de réduire l’espace de stockage, notamment l’espace réservé aux dates. On est arrivé à l’an 2000 avec toutes les dates stockées sur deux chiffres (ex : 1978 était noté 78). On a eu peur qu’au passage à l’an 2000, les systèmes informatiques mélangent les dates avec celles des années 1900. Cela aurait eu des impacts importants dans les logiciels de gestion.


G. Quel a été votre rôle lors de cet événement ?

C. S. Je travaillais pour le troisième éditeur mondial de logiciels ERP, c’est-à-dire les logiciels Enterprise Resource Planning. Ce sont tous les logiciels qui gèrent à grande échelle la gestion des entreprises : tous les flux de fabrication, de logistique, de vente. Il était donc hors de question qu’on se mélange les pédales, car ces logiciels gèrent, dans des entreprises, des milliers de personnes ou des millions de stocks. Si le logiciel se trompait de date, cela pouvait avoir des implications financières, logistiques et de réputation. Les entreprises ont eu peur car les premiers systèmes avaient été peu mis à jour et peu maintenus. En plus, on avait complètement perdu la trace de ceux qui les avaient développés. On ne savait donc pas ce qu’il y avait dans l’ordinateur et comment les processus fonctionnaient. On savait que ça fonctionnait, mais il y avait une énorme crainte que les informaticiens soient partis à la retraite et que les sociétés qui avaient développé les logiciels aient peut-être disparu. On était incapable de savoir dans les programmes s’il y avait le bug ou non.


G. Avez-vous un souvenir marquant du bug de l’an 2000 ?

C. S. Il y avait plus de craintes du risque que de bugs qui ont créé de réels problèmes. Ça a été surtout l’occasion de passer à une nouvelle génération de logiciels. Ce qui était étonnant à l’époque, c’est qu’on n’avait pas assez de bras, c’est-à-dire de consultants, de techniciens, pour répondre à toute la demande de toutes les entreprises. On a donc été obligés de créer des universités pour former de nouveaux informaticiens.


Ulysse Cygler Lechevalier






 
 

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