Swiftonomics : quand la musique bat tous les records
- Elodie-Yuna Nguyen--Kang

- il y a 1 jour
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Taylor Swift, phénomène mondial, a sorti son nouvel album en octobre, The Life of a Showgirl. Il a suscité l'intérêt de centaines de millions de personnes à travers le monde. Les 12 pistes dominent sur toutes les plateformes : c’est d’ailleurs le plus fort démarrage de l’industrie musicale. Son talent, non seulement d'auteure-compositrice-interprète, mais aussi de showgirl, de stratège du personal branding est indéniable. C’est donc l’occasion de revenir sur sa carrière et son influence.
L’effet Swift
Ses nombreuses chansons lui ont, entre autres, valu 14 Grammy Awards. De ses six tournées mondiales, le plus marquant est sans doute The Eras Tour : 149 concerts sur 21 mois, qui ont généré 2 milliards de dollars. Les économies locales ont été stimulées, le PIB de certains pays aussi comme à Singapour… À elle seule, elle a permis de générer 5 milliards de dollars de manière directe. En effet, ses admirateurs ont en moyenne dépensé 1 300 $, et ils sont nombreux ! La moitié des Américains disent être fans. Ce comportement lui a valu un effet à son nom.

Où s'arrêtent les Swiftonomics ?
Sa puissance économique est importante et s’étend à d’autres champs : on parle de Swiftonomics, mot-valise américain formé de Swift et economics. L’immobilier en fait partie, avec un exemple notable : l’hôtel particulier de Cornelia Street, à New York City, qui a inspiré la chanson du même nom. Il s’est vendu 18 millions de dollars en 2023, alors qu’il en valait 6 en 2019. Le football américain a aussi trouvé un nouveau public quand la relation de la star avec Travis Kelce, joueur de la National Football League, a été rendue publique. Les stratégies marketing s’en sont trouvées modifiées : le Wall Street Journal recense 373 apparitions publicitaires de l'athlète. Leurs fiançailles en août dernier ont d’ailleurs fait bondir la Bourse de l’entreprise qui a créé sa bague. En quelques heures, des milliards de dollars ont été échangés, d’après Forbes, malgré l’instabilité économique. C’est la théorie du cygne noir.
En plus d'avoir fait vibrer les soirées des Swifties, ses fans les plus dévoués, qui, à chaque concert, causent une forte activité sismique, Swift a aussi un impact politique. En effet, si elle était réticente à l’idée d’utiliser sa notoriété pour se positionner politiquement, elle n’hésite plus. Elle s’exprime en faveur des Démocrates, des droits LGBT, s'attirant la haine des Républicains, qui y voient une manipulation de l'opinion publique. La Maison-Blanche a même détourné une chanson du nouvel album dans une vidéo mettant en avant le président Trump au milieu d’avions de chasse.
Une influence planétaire mais mauvaise pour la planète
Toutefois, la milliardaire de 35 ans émet massivement du CO2, principalement par ses vols en jet. BBC estime ses émissions à 511 tonnes en 2024, ce qui équivaut à la consommation annuelle de 67 foyers. À celà s'ajoutent les déplacements de ses admirateurs. Bien qu’elle affirme avoir acheté le double des crédits carbone nécessaires pour compenser ses vols liés à The Eras Tour, beaucoup dénoncent son manque de transparence sur la question environnementale. Certains dénoncent également les nombreux produits dérivés que son succès participe à produire. En particulier, les friendship bracelets, ces bracelets en plastique qui sont les pierres angulaires des amitiés entre Swifties, nécessitent des perles qui sont surconsommées.
Taylor Swift est un vrai phénomène culturel et économique à part entière. Si son influence stimule des secteurs entiers, elle soulève aussi des enjeux environnementaux majeurs.




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