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L'école 2.0 : problèmes et nouveautés

Les pochettes pour téléphone, c’est important. Mais pourquoi ? Certains points sont connus par beaucoup de personnes mais d’autres non. Dans cet article nous allons donc approfondir les effets méconnus des écrans.   



Illustration de Ilan RECLUS
Illustration de Ilan RECLUS

Les enfants sont beaucoup plus atteints par les méfaits des écrans, qui peuvent amener à une réduction de l'activité physique et augmentent l’obésité infantile. 

Nous venons maintenant à la raison des pochettes, une chose très étonnante. Un enfant peut rester plusieurs heures «concentré» sur un écran ,et ce même enfant peut rester concentré à peine une demi-heure heure à faire ses devoirs ou en classe. Il est même prouvé par de nombreux scientifiques  qu’un enfant de 6 à 18 ans doit faire des séries de 20 minutes avec 10 minutes de pause entre chaque série pour travailler efficacement.


Mais alors, pourquoi l’être humain ne peut pas rester concentré sur un travail ?


Un écran ne nécessite pas le même circuit attentionnel (l’attention du cerveau) que pour une tâche intellectuelle complexe. Cela ne requiert pas la même réflexion cérébrale et n’active pas la même partie du cerveau, que la lecture d’un texte classique au langage soutenu.


Pour aider les parents à poser des limites à leurs enfants, un psychiatre nommé Serge Tisseron a créé la règle du 3-6-9-12. :    

  • Avant 3 ans, aucun écran.

  • de 3 à 6 ans, limiter les écrans, par exemple une à deux heures par week-end, et partager les films en famille. 

  • de 6 à 9 ans, surveiller de près ce que regardent les enfants et visionner des écrans seulement le week-end. 

  • de 9 à 12 ans mettre les enfants en garde sur les dangers d’Internet et mettre des contrôles parentaux si ils ont leurs propres outils numériques. Il est aussi important de  parler de ce qu’il regardent 

  • à partir de 12 ans, le mieux est de leur bloquer les réseaux sociaux et des contenus inappropriés (violence, drogue etc …)


  La décision des pochettes


Évidemment cette décision n'a pas été prise sur un coup de tête et c'est le gouvernement qui en a décidé ainsi voici de petites precisions sur cette loi:


Au cours de l'année scolaire 2024-2025, plus de 32 000 collégiens ont expérimenté la mise à l'écart du téléphone portable, à travers des dispositifs variés choisis localement:boîtes collectives, pochettes individuelles, casiers. Cette expérimentation a produit des effets positifs sur le climat scolaire, la concentration des élèves et le bien-être général dans les établissements l'ayant mise en place. Une diminution des signalements de cyberharcèlement et d'incidents liés aux réseaux sociaux a également été constatée.”


Ce texte est donc la base de cette loi, cette idée a donc été donnée pour cause d’une baisse du niveau des élèves français.   




Les pochettes de téléphones, on en pense quoi chez les profs ?


Graffiti a eu la chance d’interviewer Olivier Calsyn, professeur de technologie à l’Ecole, et Nathalie Anton, professeure de lettres à l'École et membre du comité quadripartite par rapport à leur avis sur les pochettes.


Graffiti : Savez vous ou avez vous des hypothèses sur pourquoi l'école a-t-elle choisi d'imposer des pochettes de téléphones aux élèves du lycée en plus des élèves du collège qui y sont obligés par l’éducation nationale ?


Olivier Calsyn: Personne n’est obligé, il y a juste une recommandation de l’Éducation Nationale de mettre tout en place pour faciliter une déconnection des élèves par rapport aux écrans. Je pense que les lycéens ne font pas exception, ils ont eux aussi du mal à gérer leurs temps d’écran, donc ce que l’on met en place pour les collégiens, on le mets aussi en place pour les lycéens. De toute façon tout le monde a du mal à gérer son temps d’écran même les professeurs ont du mal. C’est pourquoi des fois, il faut prendre des mesures un peu radicales comme les pochettes. Grâce aux pochettes on est sûr de ne pas être tenté, les pochettes bloquent les ondes donc on ne regarde pas les notifications. Car même si on ne regarde pas son écran, sentir dans la poche des vibrements peut être dérangeant et peut engendrer une déconcentration même si ce n’est que pour une seconde. Donc c’est pour ça que je dis : pourquoi pas les lycéens ?


Graffiti: Quel est votre avis par rapport à la pochette en général au sein de l’établissement ?


Nathalie Anton: Quand cette solution a été proposée, j’ai émis quelques réserves car j’aurais préféré qu’on apprenne aux lycéens à réguler leur utilisation du portable plutôt que de totalement l’interdire. Je craignais également que cela ne devienne une charge de travail supplémentaire pour les personnels de la vie scolaire. Mais d’un autre côté, avoir accès à son téléphone représente une tentation constante : cela peut déconcentrer en cours, empiéter sur le temps qui devrait être consacré au travail, nuire aux interactions entre élèves, voire générer des situations de cyberharcèlement. Cela rappelle également que la fraude va à l’encontre des valeurs de l'École : celui qui triche aujourd’hui ne cède pas juste à la facilité, il prémédite son action. 



G: Les élèves ont dit que l’idée de base était bonne, mais qu’à cause de l’application trop brutale, certains essayeront de frauder voir de ne pas mettre son téléphone dans la pochette, êtes vous d’accord avec ça ?


O.C: La pochette c’est un peu binaire, on ne peut pas l’utiliser que le mardi ou que le lundi.  Je ne pense pas que se soit brutal, je pense que c’est nouveau, certes pour les élèves ça va être un peu brutal de l’utiliser directement le lundi après les vacances, mais je parie que ça sera un peu étrange pendant une semaine, et qu’au bout d’une semaine on n’en parlera plus. Tout simplement parce qu’on va se rendre compte que mettre mon téléphone dans une pochette ne me demande ni trop d’efforts, ni trop de charge mentale. C’est perturbant parce que c’est radicalement nouveau, mais je pense qu’une fois la nouveauté passée, ça semblera à tout le monde aussi naturel que d’apporter son IPad ou d’avoir sa blouse pour un TP.


G: D’autres idées ont été proposées pour éviter les pochettes, comme: 

établir un système de boîtes où les élèves mettront leurs téléphones,

établir le système des pochettes uniquement pour les élèves qui ont été sanctionnés suite à l’utilisation de leur téléphone dans l’enceinte de l’école, ce qui permet aux élèves qui ne l’utilisent pas de ne pas faire la queue et donc de ne pas créer d’embouteillages,

Pensez-vous que ce soit de bonnes idées et qu’elles seront bénéfiques à l’École ?


O.C: Les casiers, pourquoi pas ? Il y a beaucoup d’établissements où ça s’est fait, c’est juste plus compliqué à mettre en place que les pochettes car il faut un espace physique où mettre ces boîtiers à l’École. La pochette a le mérite de n’occuper aucun espace physique à part dans le sac.

La direction et le personnel sont suffisamment malins pour, au bout de quelques semaines, regarder ce qu’il ne va pas, mais il faut essayer, et à grande échelle, pour se faire une idée.

Je ne pense pas que la deuxième idée soit bénéfique car je pense que nous sommes tous face au même problème concernant le temps d’écran. Ça pourrait aussi stigmatiser les élèves, car si un élève avait une pochette, tout le monde comprendrait qu’il a déjà eu un mauvais comportement par rapport à son téléphone, en ayant tous la pochette, nous sommes tous au même niveau. Nous aussi, professeurs nous pourrions mettre nos téléphones dans la pochette pendant une journée ? Ce serait intéressant. Il faudra prendre un temps pour débriffer, et si il y en avait besoin, on pourrait changer certaines choses.


N.A: Je comprends que l’interdiction totale soit vécue comme contraignante. Mais la contrainte n’est-elle pas finalement le fait de se sentir aussi dépendant de son téléphone ? Quand on sait que les enfants de 6 à 17 ans passent déjà, en dehors du temps scolaire, 4h11 par jour en moyenne devant les écrans (d’après Santé publique France), offrir à tous l’opportunité de s’en passer représente une pause salutaire ! 



G: Au final, par rapport aux restrictions qu’il y avait déjà, pensez-vous qu’il y aura beaucoup de changements ?


N.A: J’espère que les élèves prendront l’habitude d’être déconnectés et qu’ils en comprendront les bénéfices. Lors d’un voyage scolaire à l’étranger, ce sont les élèves eux-mêmes qui ont demandé aux enseignants de prendre leurs téléphones à certains moments, tant ils se rendaient compte qu’ils les coupaient du groupe : musique écoutée au casque, jeux individuels, échanges de messages avec des personnes restées en France… L’école est un lieu d’apprentissage et de socialisation. Le téléphone portable, quels que soient ses atouts, ne doit pas y faire obstacle !


 Les résultats à l'École


Voici le résultat du questionnaire qui a été envoyé à tous les élèves et aux parents d’élèves, 630 réponses ont été renvoyées, un résultat de 66,3% de votes contre, de 17,3% de votes  mitigés, et 16,3% de votes pour. On pourrait se dire que le résultat était évident, et que personne ne voudrait de cette pochette, pourtant, certaines personnes ne savent pas quoi en penser et d’autres sont pour . 

Le mécontentement des lycéens

Les lycéens ont aussi exprimé leur mécontentement par rapport à plusieurs sujets. Le voyage a Florence a été remplacé par un voyage Berlin, ce qui implique 10h de train tandis que certains élèves vont en échange pour l’Australie. De plus, l’interdiction des téléphones pour les lycéens est mal vue étant donné qu’ils étaient responsables dans l’utilisation. Les Ipads étant restreint de plus en plus, il est de plus en plus difficile de travailler à l'école pour les lycéens. Le site officiel du gouvernement est même bloqué.


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