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Comment notre cerveau nous joue des tours : L'interview du neuroscientifique Albert Moukheiber

Neuroscientifique et psychologue clinicien, Albert Moukheiber nous éclaire sur son parcours et les réalités de son métier. Une plongée fascinante au cœur du cerveau et de la psyché humaine.


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Albert Moukheiber, né le 8 octobre 1982 est un neuroscientifique, spécialisé en biais cognitifs et du fonctionnement du cerveau. Il a écrit plusieurs livres dont Votre cerveau vous joue des tours où il affirme “moins on connaît un sujet, moins on est capable de mesurer à quel point on ne maîtrise pas le sujet en question”. Il donne des conférences et est professeur à l’université Paris 8.



Graffiti : En quoi consiste votre métier ?

Albert Moukheiber : Je suis neuroscientifique et psychologue. Je fais de la thérapie avec des gens qui ont besoin d'aide. J'écris des livres pour expliquer comment fonctionne notre cerveau, notre psychologie. Je fais des conférences et des projets de recherche sur comment nos comportements et nos opinions s'influencent. 


G : Quel est votre parcours ?

AM : J’ai fait un master de psychologie clinique et une thèse en neurosciences cognitives. 


G : Une journée type, pour vous, ce serait comment ? 

AM : Cela dépend des jours. Il y a un jour par semaine où je fais de la thérapie. Il y a le premier semestre, j'enseigne à la fac. Parfois, je fais des conférences. Occasionnellement, j'écris. Parfois, j'ai des projets de recherche. Par exemple, j'ai un projet de recherche avec une prison où je fais des débats avec les détenus. Ce sont des projets qui changent. Je n'ai pas vraiment de journée type parce que je travaille un peu à mon compte. Cela dépend des projets et des conférences. Il y a juste le vendredi où je fais de la thérapie. Tous les autres jours, ça dépend des semaines.


G : Quand vous étiez enfant, quel métier pensiez-vous faire ? 

AM : Quand j'étais jeune, je voulais être ébéniste. On avait beaucoup de meubles en bois à la maison et je trouvais complètement fou comment on arrivait à transformer des arbres en ça. Mais c'est surtout quand un membre de ma famille m'a montré une "boite magique" que je suis devenu accro. Ce sont des boites tout en bois où sans ouverture ni rien et il y a tout un ordre de mouvements à faire pour pouvoir les ouvrir et j'étais entièrement fasciné par leur mécanisme et je voulais absolument apprendre à en faire. D'ailleurs, je continue à en collectionner jusqu'à aujourd'hui.


G : Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite suivre cette voie ?

AM : D'aimer se demander comment les choses fonctionnent, d'être curieux et d’aimer les casse-têtes un peu. Le cerveau est assez mystérieux et complexe, il faut aimer les énigmes, les puzzles, les casse-têtes.


G : Aimez-vous votre travail, pourquoi ? 

AM : J'aime mon travail parce qu'il y a encore beaucoup de choses qu'on n'a pas compris. Comment on se comprend influence comment on agit les uns avec les autres. Je pense que c'est important de ne pas perdre d'horizon, que la science est supposée aussi nous aider à mieux comprendre le monde autour de nous, et les sciences qui s'intéressent à notre propre fonctionnement sont assez fascinantes ces jours-ci. 


G : Dans votre livre Votre cerveau vous joue des tours, vous citez, dans les remerciements, “la Switch et le canapé.”

AM : Le canapé est très important pour moi, et ma Switch, c'est ma console, et ça m'aide beaucoup dans ma vie. J’y joue presque tous les jours, et ça m'aide un peu à me déconnecter de moi. Donc je les remercie, ça m'a beaucoup aidé pour écrire le livre. 


G : Avez-vous une anecdote à raconter par rapport à votre métier ?

AM : Il y a plein d'anecdotes. En fait, mon métier, parce qu'il est très varié, je peux me retrouver dans des endroits très insolites. Je peux être un jour avec les athlètes de l'équipe de France de sport d'hiver, puis le lendemain, avec des pêcheurs en parlant de comment est-ce qu'ils pratiquent leur métier, avec le réchauffement climatique qui les influence. Tous les jours, je me retrouve dans un endroit insolite. Je peux être un jour à la radio, puis me retrouver à la télé, puis faire une interview pour le journal de l'école. 


G: Vous rappelez vous d’une rencontre insolite ?

AM: J'ai travaillé par hasard à la Pitié Salpêtrière avec un psychiatre et j'ai découvert qu'il était un camarade de classe de mon cousin d’il y a plus de 50 ans dans mon village au Liban. C'était assez insolite parce que je l'ai su le dernier jour de travail avec lui après 3 mois où on se voyait quasiment tous les jours.

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